paroles du bout du monde

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Keyword - brûlure rétinienne -

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vendredi 10 août 2007

Les colosses de pierre du Wulingyuan

Parfaitement inconnu des voyagistes occidentaux, le massif découpé du Wulingyuan est sans doute l'un des plus beaux de Chine. Personnellement, c'est mon préféré. C'est la joie au ventre que je reviens sur ces lieux avec ma petite famille.
Nous arrivons à Zhangjiajie-ville par le train de nuit et un agent de voyage local nous conduit à Zhangjiajie-village à une heure de là. Ce village est accollé à l'entrée sud du parc du Wulingyuan et reste le lieu idéal pour débuter la balade et se reposer après une journée dans le parc. Le ticket est valable 2 jours et afin d'éviter les trafics de cartes magnétiques, les bornes sont équipées de lecteurs d'empreintes digitales. Pas de quoi faire oublier le prix exorbitant du billet : 245 yuans (24,5 €) ! 8 € de plus qu'il y a 2 ans !
Nous passons les tourniquets et sur la gauche, des familles de singes attendent qu'on leur jette quelques sucreries.

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200m après l'entrée, un plan représente les différents sentiers qui ornent le parc. Nous prenons sur la droite, traversons un pont et avançons sur le chemin pavé qui fuit dans la nature dense des lieux. Quelques jeux (courtes haies et champignons de pierre) agrémentent le parcours.

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A l'approche du sommet, nos pas ralentissent puis s'arrètent sur un point de vue à couper le souffle. L'ascension dans les sous-bois ne laissait pas présager d'un telle splendeur tandis que nos yeux s'équarquillent face à cette merveille que nous lègue la nature. Les coudes appuyés sur la balustrade, nos yeux balayent la scène. Des colosses de pierre nous font face. Les dieux se détendent en disputant une partie sur cet échiquier géant. Ces obélisques naturelles hautes comme la tour Eiffel pour certaines, harmonieusement effilées et joliment coiffées d'une touffe de pins rivalisent de beauté.

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Un halo de brume intensifie le mysticisme des lieux. Plusieurs points de vue ont été bâtis le long du chemin ; mais aucun d'entre eux n'apporte une explication rationnelle à ce champ de colonnes granitiques. De toute façon, notre esprit n'est plus capable d'analyser tant il est submergé par ce torrent de lumière et de splendeur que lui apportent nos yeux.
Plusieurs heures sont passées, les efforts de la montée sont complètement oubliés. Nous redescendons dans la vallée pour naviguer entre les tours. Des langues de forêts vertes s'accrochent aux contreforts des titans de pierre, tentent une vaine ascension de leurs parois abruptes et se heurtent à leur vertigineuse verticalité. Entre les colonnes, des fourmis voyageuses se meuvent. Nous évoluons dans ce champ de culture pétrifiée démesurément grand.

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Les yeux scotchés au ciel, nous regagnons l'entrée du parc.

Le lendemain, nous retraversons le parc pour se rendre à un ascenseur fixé sur la paroi d'une des obélisques granitiques. Un dernier plein d'émotions avant de quitter le parc.

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Le soir j'accompagne Armelle à l'aéroport. Elle a gagné ses galons d'apprentie baroudeuse. Le rythme était un peu soutenu mais j'ai été heureux de partager un bout de chemin ensemble. En plus, elle a suivi sans broncher. Quoique...
Un petit goût de la vie de saltimbanque que je mène depuis 2 mois.

samedi 28 juillet 2007

Escapade sur la grande muraille

Je me rappelle une image sur un vieux livre d'histoire. La grande muraille de Chine y était représentée et m'a fasciné tout comme ces dizaines de générations qui se sont pris à rêver des histoires qu'on racontait à son sujet. Les plus chanceux l'avaient vu et entretenaient le rêve et le mystère en relatant leur récit du voyage.
La muraille de Chine est avant tout un projet pharaonique. Le serpent de pierre court sur plus de 5000 km sur des montagnes escarpées et devait protéger la Chine des invasions mongoles. L'histoire montrera qu'elle n'aura pas été utile.
Depuis Pékin (Chengde pour nous) il y a plusieurs accès possibles à la muraille, les sites de Badaling et Mutianyu sont les plus proches mais également les plus prisés. La muraille a été entièrement restaurée et certains visiteurs n'apprécient guère le côté Disneyland de ces sites. Nous avons opté pour le site de Jinshaling. L'accès à la muraille se fait à pied ou en télécabine.

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Nous marchons sur un petit chemin croisant des champs de maïs avant de grimper la colline qui nous sépare de la muraille. Pour les esprits peu sensibles aux vestiges de pierre, ce n'est qu'un mur séparant deux territoires mais la complexité des reliefs donne à la muraille une impression de vie, elle bondit de montagne à montagne, rampe et s'éloigne au-delà de la ligne d'horizon. Notre pas est lourd sur l'épine dorsale du serpent, la sensation est enivrante et captivante. La randonnée alterne escaliers grimpants et descentes raides. Les arrêts sont incessants, nos yeux sont aimantés par la ligne directrice de la muraille. Ils se nourrissent de ses ondulations et tentent de deviner sa progression lorsqu'elle plonge derrière une colline et jaillit sur la suivante. Chaque tour de guet offre un poste avancé sur ce qui se trame au loin.

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L'impressionnante beauté de la muraille de Chine lui a valu d'être élu parmi les 7 nouvelles merveilles du monde, les autres étant le Colysée de Rome, le Tadj Mahall à Agra, le Machu Picchu près de Cuzco, Chichen Itza dans le Yucatan, la cité nabathéenne de Pétra, et la statue du Christ rédempteur à Rio de Janeiro.
30 tours de guet jalonnent les montées et descentes entre Jinshaling et Simatai. Cette portion de la muraille permet de commencer dans un site et terminer dans l'autre 4 heures plus tard. On évite ainsi un aller-retour sur la muraille (quoiqu'il n'y ait rien de déplaisant à ça). Une journée de rêve à planer sur une nature capricieuse domptée par la folie de l'homme. Une journée à tâtonner l'empire des anges.

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lundi 31 juillet 2006

"brûlure rétinienne" au parc national de Lauca

11h de bus pour quitter San Pedro et se retrouver à Arica, dernière grande ville avant la frontière péruvienne. À 8h du matin on débarque à la recherche d'un transport pour Putre et nous avons mis environ 1h pour le trouver, baladé d'un comptoir à l'autre, du terminal international au terminal local, on dégote enfin le sésame dans un bus qui part pour La Paz en Bolivie, il nous déposera à l'embranchement de Putre à environ 5km du village. Les galères ne sont pas fini ; au lieu des 3h prévues, on en mettra 7, le bus étant handicapé par une fuite d'huile moteur qui nous a valu de nombreux arrêts. À 17h, il nous dépose au croisement prévu et une heure plus tard, on arrive à Putre, un village pittoresque et reposant où les touristes ne sont pas légions malgré la proximité du parc Lauca. On dépose nos affaires au premier hostal venu et on part réserver une excursion vers le parc Lauca pour le lendemain.
On quitte le village à 8h du matin dans un minivan pour le parc Lauca. Après quelques kilomètres, le titan d'ici se nomme Parinacota, un volcan de 6342m précisément. Un cône parfait mi-blanc neige, mi-noir volcanique accompagné de son fidèle lieutenant le volcan Pomerape.

Le parc protège quelques espèces endémiques d'oiseaux sauvages, le bofedal, espèce de mousse dense et écosystème indipensable pour la faune locale : vigognes, lamas, souris à grandes oreilles, viscachas - sorte de lapin sauvage, et un nombre incalculable d'oiseaux, cormorans, flamands roses... Le premier arrêt se décline en promenade le long du bofedal à la découverte de ses habitants.

Un peu plus tard, la brûlure rétinienne s'appelle lac Chungara. Les amoureux des records le déclarent plus haut lac du monde à 4500m d'altitude. Comme dans mon billet précédent, quelques photos valent mieux qu'un long discours.

Pour ce qui est des émotions, sourires vissés au visage, on marche ça et là à la recherche de la photo ultime à faire partager à notre retour ou sur internet, mais désolé, il faudra vous déplacer pour vous rendre compte de la beauté réelle de ces paysages, ces photos ne sont qu'une invitation au voyage.
Dans l'après-midi, un petit trek nous amène de la lagune Cotacotani au village de Parinacota au travers de ces paysages atypiques.

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